L’âge industriel en Europe et en Amérique du nord du milieu du XIXème à 1939

Cours d'Histoire-géographie de première







Industrialisation et croissance


Dans le courant du XIXème siècle, la révolution industrielle qui est né en Angleterre au XVIIIème se répand dans l’Europe du nord ouest, puis sur le reste du continent. L’industrialisation reste cependant plus marquée dans le berceau d’origine : Angleterre, France, Belgique… A la fin du XIXème siècle et au début du XXème, cette révolution industrielle gagne l’Amérique du nord et le Japon.


I. Les révolutions industrielles

La révolution industrielle entraîne un bouleversement complet de la nature et des modes de production.

1. La première révolution industrielle

Elle débute en Angleterre fin XVIIIème siècle.

- Première étape : travail du coton


Augmentation de la population et hausse du niveau de vie.
Mécanisation du textile facile d'où une forte hausse de la production, plus d’offre, des prix bas.

- Deuxième étape : évolution du charbon et du fer

Apparition des machines à vapeur dans le textile, et très rapidement dans la métallurgie.
Fer pour les machines, le chemin de fer, bâtiments (ponts, immeuble, gare, …).
La sidérurgie tire le reste de l’industrialisation (moteur).



Machine à vapeur - source : fr.wikipedia.org - auteur : Panther


- Troisième étape : Le chemin de fer

Le chemin de fer tire toute l’économie vers le haut. C’est à la fois un débouché pour l’industrialisation et un facteur d’industrialisation.
Angleterre : Marché intérieur dynamique, de grand débouché à l’extérieur (empire). Flotte commerciale très importante. Entrepreneurs actifs.
Milieu du XIXème siècle, l’Angleterre fait figure d’atelier du monde.
1851, l’Angleterre réalise les deux tiers de la production mondial, elle réalise également un tiers des échanges commerciaux de la planète.
L’Angleterre importe des matières premières, des produits agricoles et exporte du charbon. Développement des banques et des services en général.
La première révolution industrielle se répand ensuite dans le reste de l’Europe.
Elle commence en France dans la deuxième moitié du XIXème siècle.
L’Allemagne va commence sa révolution industrielle dans les années 1870-1880 (presque en même temps que les Etats-Unis).


2. La deuxième révolution industrielle

La deuxième révolution industrielle est basée d’avantage sur le progrès des sciences et des techniques. De plus en plus, il y a des liens entre la recherche et les entreprises.


Industrialisation massive : panorama sur les usines sidérurgiques Carnegie à Youngstown dans l'Ohio - source : fr.wikipedia.org

Première production électrique massive : développement de l’électricité hydraulique. Au début, les industries s’installent au bord des cours d’eau car on ne sait pas encore transporter cette énergie. Au XIXème siècle, on apprend à transporter l’électricité. Thomas Edison : lampe à incandescence, divers appareils électriques. Four électrique permet de faire des alliages plus résistants, l’aluminium peut devenir un matériel courant (électrolyse). Changement des modes de vie avec l’éclairage des rues puis l’éclairage domestique. Les moyens de transports se développent (tramway, métro, automobile, aviation). Progrès dans les communications (téléphones, TSF) et dans les loisirs (cinéma, phonographe, …). Production du pétrole multipliée par 10. Apparition de nouvelles régions industrielles (plaine du Pô en Italie, Europe de l’Est (Moscou), en Saxe, Pays Basques (Espagne)). Les Etats-Unis deviennent la première puissance mondiale (fin des années 1880).


II. L’âge d’or du capitalisme libéral

Le capitalisme est un système économique basé sur la propriété privée d’entreprise dont l’objectif est la recherche de bénéfices et de profits.
Le libéralisme économique est la liberté d’entreprendre et la libre concurrence. En économie, chacun est libre de faire ce qu’il veut et l’état doit intervenir le moins possible.


1. La soif de capitaux et des banques

Même si il y a beaucoup d’entreprises familiales, des secteurs comme la sidérurgie, le chemin de fer, la chimie nécessitent beaucoup de capitaux. Il faut donc trouver des financements extérieurs. Vont se développer les sociétés anonymes (sociétés par actions et par obligations). Le capital est réparti entre plusieurs propriétaires. Cette circulation de capitaux est facilitée par la découverte d’or dans différents endroits du monde. Les banques vont bénéficier de cette soif de capitaux. Il y a les banques d’affaires (financées par leurs propres capitaux) et les banques de dépôts (financées par les dépôts des clients). La principale occupation de ces hommes d’affaires est d’investir dans des actions pour faire fructifier l’argent des banques.

2. La concentration des entreprises et des ententes commerciales

Le coût de l’investissement est de plus en plus élevé, d’où la volonté de faire des économies d’échelle (plus on est gros, plus les coûts de revient sont faibles).

Différents types de regroupement :

- Concentration horizontale : agrandir son entreprise en rachetant ou en fusionnant avec d’autre entreprise du même secteur pour pouvoir affronter la concurrence dans de meilleures conditions. Une concentration poussée peut aboutir sur une situation d’oligopole, et si poussée au maximum, situation de monopole.
Trust = plus de concurrence, entorse au libéralisme.

- Concentration verticale : maîtriser le circuit « du puits à la pompe », de la possession des mines de fer et de charbon à la fabrication de matériel ferroviaire, naval, armement, en passant par l’acheminement et le traitement.
Un holding est une société mère qui possède un capital et qui prend le contrôle de plusieurs sociétés tout en leur laissant leur indépendance.

3. Une nouvelle organisation du travail

OST : Organisation Scientifique du Travail. L’idée de Taylor est que chaque ouvrier ne doit faire qu’une seule tâche pour éviter de se disperser, et pour éviter de dépenser de l’énergie pour rien. Les taches sont organisées de façon à être le plus efficace possible.



L’ouvrier est déshumanisé, il ne doit pas penser mais accomplir des tâches telle une machine. Pas le droit de parler, cadence infernale. Exemple : fordisme.
Le taylorisme se repend d’abord aux Etats-Unis dès la fin du XIXème siècle, au Royaume-Uni aussi. Ce n’est qu’après la première guerre mondiale qu’il arrive en France. Production de masse d’armement pour les obus et les munitions (pendant la guerre).

4. La révolution du commerce

Naissance des grands magasins pendant cette période, le premier à Paris crée par Baricaut : le Bon marché. C’est l’utilisation de très grande surface, ce qui permet d’avoir du choix, et de pratiquer des prix plus bas. Les grandes chaînes apparaissent.
Potin → épicier. Cette révolution du commerce n’est possible que par le développement du crédit à la consommation et la publicité. Cela entraîne une hausse de la consommation et permet aux ménages de s’équiper (électroménager, …).


III. Les rythmes de la croissance

Crise de type ancien : crise de sous production, mauvaise récolte. Cela implique la hausse des prix de l’alimentation (pain, …).
Crise moderne : crise de surproduction apparaissant dans une période de mévente, le marché ne peut absorber toute la production. Donc les prix chutent → les entreprises font faillite → licenciements → augmentation du chaumage → augmentation de la pauvreté.

Deux grandes tendances sur 1815-1939 :
          - tendance de la production qui augmente
          - tendance des prix à la baisse
                    ⇒ Hausse du niveau de vie
A l’intérieur de ces tendances, on peut distinguer deux types de cycles : des cycles de croissance et des cycles de dépression.

Manifestation de la crise Solutions envisagés
- Chute de la production
- Chute du commerce international
- Augmentation du chômage
New Deal

- Recrutement massif du gouvernement
- Augmentation du prix des produits agricoles
- Réduire le coût de fonctionnement des gouvernements
- Unification des activités de secours aux victimes de la crise
- Surveillance des transports, des communications, des services, …
- Surveillance des activités bancaires, financière d’investissement
- Mettre fin à la spéculation


La croissance connaît de nombreuses fluctuations. Il y a une alternance de période de croissance forte et des phases de dépressions. Développement des syndicats, donc masse salariale plus importante. Découverte de nouvelles mines d’or, révolution industrielle, donc économie revitalisée.
Ceci se prolonge jusqu’à la crise de 1929, puis dépression des années 1930 qui se prolonge jusqu’à la guerre. De nombreuses banques se retrouvent en faillite, donc elles revendent leurs actions, trop d’offre donc chute des cours. Cela entraîne un ralentissement puisque les entreprises, qui ne peuvent plus emprunter ni payer les salaires, font faillites → chômage → baisse de la consommation → faillites d’autres entreprises. Les Etats-Unis retirent les capitaux d’Allemagne et d’Autriche donc propagation de la crise en Europe. Le Royaume-Uni suit le même mouvement. Les Etats-Unis et l’Europe consomment moins donc la crise s’étend au reste du monde. L’URSS n’est pas touchée car elle est indépendante des autres.
Le crack de 29 est surtout un révélateur et s’explique par la spéculation. Cette crise est une phase de dépression classique. Dès 1928, aux Etats-Unis, les achats du bâtiment et de l’automobile diminuent considérablement et donc la consommation n’absorbe plus toute la production. Dans une moindre mesure, le phénomène est le même en France et au Royaume-Uni. La crise développe le chômage et la pauvreté.

Solutions :
- Le protectionnisme, qui entraîne une contraction du commerce mondial, les empires coloniaux se replient sur eux-mêmes.
- La politique libérale : laisser les marchés se réguler par eux-mêmes, l’état n’intervient plus. Mener une politique de déflation pour assainir le système. Pour baisser ses dépenses, l’état commande moins, ce qui ralentit encore plus l’activité économique.

Ce sont les propositions de l’économiste Keynes qui vont être utilisées. L’état doit intervenir dans l’économie pour relancer la consommation. Il faut donc augmenter le pouvoir d’achat de la population. Plusieurs solutions : grands travaux (population remis au travail), l’embauche de fonctionnaires, …
La politique de sortie de crise adopté par l’Allemagne nazie est de remettre le peuple au travail en privilégiant l’armement, préparation à la guerre, et certains grands travaux pour permettre de faciliter la circulation des troupes (autoroutes, …).





Retourner à la page d'accueil de Histoire-géographie !

Merci à Charles pour cette fiche