Industrialisation et croissance
Dans le courant du XIXème siècle, la révolution industrielle
qui est né en Angleterre au XVIIIème se répand dans l’Europe
du nord ouest, puis sur le reste du continent. L’industrialisation reste
cependant plus marquée dans le berceau d’origine : Angleterre, France,
Belgique… A la fin du XIXème siècle et au début du
XXème, cette révolution industrielle gagne l’Amérique
du nord et le Japon.
I. Les révolutions industrielles
La révolution industrielle entraîne un bouleversement complet de
la nature et des
modes de production.
1. La première révolution industrielle
Elle débute en Angleterre fin XVIIIème siècle.
- Première étape : travail du coton
Augmentation de la population et hausse du niveau de vie.
Mécanisation du textile facile d'où une forte hausse de la production,
plus
d’offre,
des prix bas.
- Deuxième étape : évolution du charbon et du fer
Apparition des
machines à vapeur dans le textile, et très rapidement
dans la métallurgie.
Fer pour les machines, le chemin de fer, bâtiments (ponts, immeuble, gare, …).
La sidérurgie tire le reste de l’industrialisation (moteur).
Machine à vapeur - source : fr.wikipedia.org - auteur : Panther
- Troisième étape : Le chemin de fer
Le chemin de fer tire toute l’économie vers le haut. C’est à la
fois un débouché pour l’industrialisation et un facteur d’industrialisation.
Angleterre : Marché intérieur dynamique, de grand débouché à l’extérieur
(empire). Flotte commerciale très importante. Entrepreneurs actifs.
Milieu du XIXème siècle, l’Angleterre fait figure d’atelier
du monde.
1851, l’Angleterre réalise les deux tiers de la production mondial,
elle réalise également un tiers des échanges commerciaux
de la planète.
L’Angleterre importe des matières premières, des produits
agricoles et exporte du charbon. Développement des banques et des services
en général.
La première révolution industrielle se répand ensuite dans
le reste de l’Europe.
Elle commence en France dans la deuxième moitié du XIXème
siècle.
L’Allemagne va commence sa révolution industrielle dans les années
1870-1880 (presque en même temps que les Etats-Unis).
2. La deuxième révolution industrielle
La deuxième révolution industrielle est basée d’avantage sur le progrès des sciences et des techniques. De plus en plus, il y a des liens entre la recherche et les entreprises.
Industrialisation massive : panorama sur les usines sidérurgiques Carnegie à Youngstown dans l'Ohio - source : fr.wikipedia.org
Première production électrique massive : développement
de l’électricité hydraulique. Au début, les industries
s’installent au bord des cours d’eau car on ne sait pas encore
transporter cette énergie. Au XIXème siècle, on apprend à transporter
l’électricité. Thomas Edison : lampe à incandescence,
divers appareils électriques. Four électrique permet de faire
des alliages plus résistants, l’aluminium peut devenir un matériel
courant (électrolyse).
Changement des modes de vie avec l’éclairage
des rues puis l’éclairage domestique. Les moyens de transports
se développent (tramway, métro, automobile, aviation). Progrès
dans les communications (téléphones, TSF) et dans les loisirs
(cinéma, phonographe, …). Production du pétrole multipliée
par 10.
Apparition de nouvelles régions industrielles (plaine du Pô en
Italie, Europe de l’Est (Moscou), en Saxe, Pays Basques (Espagne)).
Les Etats-Unis deviennent la première puissance mondiale (fin des
années 1880).
II. L’âge d’or du capitalisme libéral
Le capitalisme est un système économique basé sur la propriété privée
d’entreprise dont l’objectif est la recherche de bénéfices
et de profits.
Le libéralisme économique est la liberté d’entreprendre
et la libre concurrence. En économie, chacun est libre de faire ce qu’il
veut et l’état doit intervenir le moins possible.
1. La soif de capitaux et des banques
Même si il y a beaucoup d’entreprises familiales, des secteurs
comme la sidérurgie, le chemin de fer, la chimie nécessitent
beaucoup de capitaux. Il faut donc trouver des financements extérieurs.
Vont se développer les sociétés anonymes (sociétés
par actions et par obligations). Le capital est réparti entre plusieurs
propriétaires. Cette circulation de capitaux est facilitée
par la découverte d’or dans différents endroits du monde.
Les banques vont bénéficier de cette soif de capitaux. Il y
a les banques d’affaires (financées par leurs propres capitaux)
et les banques de dépôts (financées par les dépôts
des clients). La principale occupation de ces hommes d’affaires est
d’investir dans des actions pour faire fructifier l’argent des
banques.
2. La concentration des entreprises et des
ententes commerciales
Le coût de l’investissement est de plus en plus élevé,
d’où la volonté de faire des économies d’échelle
(plus on est gros, plus les coûts de revient sont faibles).
Différents types de regroupement :
- Concentration horizontale : agrandir son entreprise en rachetant ou en fusionnant
avec d’autre entreprise du même secteur pour pouvoir affronter la
concurrence dans de meilleures conditions. Une concentration poussée peut
aboutir sur une situation d’oligopole, et si poussée au maximum,
situation de monopole.
Trust = plus de concurrence, entorse au libéralisme.
- Concentration verticale : maîtriser le circuit « du
puits à la
pompe », de la possession des mines de fer et de charbon à la fabrication
de matériel ferroviaire, naval, armement, en passant par l’acheminement
et le traitement.
Un holding est une société mère qui possède un capital
et qui prend le contrôle de plusieurs sociétés tout en leur
laissant leur indépendance.
3. Une nouvelle organisation du travail
OST : Organisation Scientifique du Travail. L’idée de
Taylor est
que chaque ouvrier ne doit faire qu’une seule tâche pour éviter
de se disperser, et pour éviter de dépenser de l’énergie
pour rien. Les taches sont organisées de façon à être
le plus efficace possible.
L’ouvrier est déshumanisé, il ne doit pas penser mais accomplir
des tâches telle une machine. Pas le droit de parler, cadence infernale.
Exemple :
fordisme.
Le taylorisme se repend d’abord aux Etats-Unis dès la fin du XIXème
siècle, au Royaume-Uni aussi. Ce n’est qu’après la
première guerre mondiale qu’il arrive en France. Production de masse
d’armement pour les obus et les munitions (pendant la guerre).
4. La révolution du commerce
Naissance des grands magasins pendant cette période, le premier à Paris
crée par Baricaut : le Bon marché. C’est l’utilisation
de très grande surface, ce qui permet d’avoir du choix, et de pratiquer
des prix plus bas. Les grandes chaînes apparaissent.
Potin → épicier. Cette révolution du commerce n’est possible
que par le développement du crédit à la consommation et
la publicité. Cela entraîne une hausse de la consommation et permet
aux ménages de s’équiper (électroménager, …).
III. Les rythmes de la croissance
Crise de type ancien : crise de sous production, mauvaise récolte. Cela
implique la hausse des prix de l’alimentation (pain, …).
Crise moderne : crise de surproduction apparaissant dans une période de
mévente, le marché ne peut absorber toute la production. Donc les
prix chutent → les entreprises font faillite → licenciements → augmentation du
chaumage → augmentation de la pauvreté.
Deux grandes tendances sur 1815-1939 :
- tendance de la production qui augmente
- tendance des prix à la baisse
⇒
Hausse du niveau de vie
A l’intérieur de ces tendances, on peut distinguer deux types de
cycles : des cycles de croissance et des cycles de dépression.
Manifestation de la crise |
Solutions envisagés |
- Chute de la production
- Chute du commerce international
- Augmentation du chômage |
New Deal
- Recrutement massif du gouvernement
- Augmentation du prix des produits agricoles
- Réduire le coût de fonctionnement des gouvernements
- Unification des activités de secours aux victimes de la crise
- Surveillance des transports, des communications, des services, …
- Surveillance des activités bancaires, financière d’investissement
- Mettre fin à la spéculation |
La croissance connaît de nombreuses fluctuations. Il y a une alternance
de période de croissance forte et des phases de dépressions.
Développement des syndicats, donc masse salariale plus importante. Découverte
de nouvelles mines d’or, révolution industrielle, donc économie
revitalisée.
Ceci se prolonge jusqu’à la crise de 1929, puis dépression
des années 1930 qui se prolonge jusqu’à la guerre. De nombreuses
banques se retrouvent en faillite, donc elles revendent leurs actions, trop
d’offre donc chute des cours. Cela entraîne un ralentissement puisque
les entreprises, qui ne peuvent plus emprunter ni payer les salaires, font
faillites → chômage → baisse de la consommation → faillites d’autres
entreprises. Les Etats-Unis retirent les capitaux d’Allemagne et d’Autriche
donc propagation de la crise en Europe. Le Royaume-Uni suit le même mouvement.
Les Etats-Unis et l’Europe consomment moins donc la crise s’étend
au reste du monde. L’URSS n’est pas touchée car elle est
indépendante des autres.
Le crack de 29 est surtout un révélateur et s’explique
par la spéculation. Cette crise est une phase de dépression classique.
Dès 1928, aux Etats-Unis, les achats du bâtiment et de l’automobile
diminuent considérablement et donc la consommation n’absorbe plus
toute la production. Dans une moindre mesure, le phénomène est
le même en France et au Royaume-Uni. La crise développe le chômage
et la pauvreté.
Solutions :
-
Le protectionnisme, qui entraîne une contraction du commerce mondial,
les empires coloniaux se replient sur eux-mêmes.
-
La politique libérale : laisser les marchés se réguler
par eux-mêmes, l’état n’intervient plus. Mener une
politique de déflation pour assainir le système. Pour baisser
ses dépenses, l’état commande moins, ce qui ralentit encore
plus l’activité économique.
Ce sont les propositions de l’économiste
Keynes qui vont être
utilisées. L’état doit intervenir dans l’économie
pour relancer la consommation. Il faut donc augmenter le pouvoir d’achat
de la population. Plusieurs solutions : grands travaux (population remis au
travail), l’embauche de fonctionnaires, …
La politique de sortie de crise adopté par l’Allemagne nazie est
de remettre le peuple au travail en privilégiant l’armement, préparation à la
guerre, et certains grands travaux pour permettre de faciliter la circulation
des troupes (autoroutes, …).